La culture hérite des miettes

On dénombre aujourd'hui uniquement 8 complexes culturels, dépendant en majorité des arrondissements, 40 salles de cinéma, 25 maisons de jeunes, 292 associations à vocation culturelle, dont 66 troupes théâtrales, un seul et unique institut des beaux-arts et une centaine de bibliothèques dépendant des collectivités locales, des banques, des entreprises, des universités et écoles supérieures et des alliances culturelles étrangères.

Les ménages casablancais dépensent annuellement environ 4,74 % de leur budget pour des activités culturelles. Ces chiffres témoignent si besoin était de la carence au niveau des équipements culturels pour une ville qui compte 4 millions d'habitants. Cette carence se ressent très manifestement dans des quartiers périphériques, qui ne disposent d'aucun accès à la culture.

Ce déficit entrave le développement culturel dans la région, même si celle-ci recèle d'immenses potentialités culturelles et artistiques, qui reposent sur la qualité de ses ressources humaines. Pourtant la ville détient 70% du volume global de l'économie marocaine et reste tout de même encore, relativement, un fleuron au niveau culturel, comparée à la plupart des autres villes du Royaume.

Absence d'une politique culturelle On s'attendait à un sursaut d'orgueil de la part des responsables de la ville, pour tirer vers le haut la culture et les lieux culturels, mais en vain. La division chargée de la culture et de l'animation semble ne posséder aucun plan digne de ce nom pour donner un coup de pouce à la culture dans la ville. Chaque jour ou presque, on entend dire qu'une salle de cinéma a baissé définitivement le rideau. Et quand elle n'est pas carrément fermée, elle se trouve dans un état lamentable.

On n'a jamais entendu parler d'une entité culturelle à Casablanca avec un programme d'animation étalé sur toute l'année.
Il n'y a que les instituts culturels étrangers qui animent en partie la ville. Pourtant, ce n'est pas les idées ni les hommes de culture qui manquent à la métropole.
Ce qui manque, en réalité, c'est la volonté et non pas comme le disent si souvent les responsables de la ville, les moyens.

Une étude réalisée en 2004 par la direction régionale du département de la Prévision économique et du Plan, sur les infrastructures culturelles dans la métropole, a tiré la sonnette d'alarme sur ce problème, mais il semble que les résultats de cette étude sont restés lettre morte.
Le constat de l'étude est plus que révélateur sur le mal-être des métiers de la culture dans cette ville, au point même
où certaines âmes faibles trouvent refuge dans la culture de la haine.
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Deux maisons des jeunes à Mohammedia
Il existe à peine deux maisons des jeunes à Mohammedia alors qu'il en faut au moins une dans chaque quartier pour répondre favorablement aux demandes des jeunes. Ces deux espaces, «Al Arabi» et «Ibnou Khaldoun», assurent des missions d'animation destinées à satisfaire des besoins culturels, éducatifs, de loisirs des jeunes et des associations des quartiers. Ces maisons sont un lieu de rencontre, d'information et d'échange aux fins de participation à la vie sociale et culturelle de la ville. Qu'en pense l'actuelle ministre de la Culture de ce déficit criard.
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Les cinémas en régression
Le nombre de salles de cinéma est en diminution depuis les années 1980. Il est passé de 280 en 1980 à seulement 85 dans l'ensemble du pays fin 2006. Plusieurs villes se retrouvent aujourd'hui sans salles obscures et la capitale, Rabat, en compte seulement trois. Ces fermetures 111viennent alors que le Maroc commence à connaître la naissance
d'une nouvelle ère cinématographique. Si la tendance des fermetures se poursuit au même rythme, on risquerait de se retrouver, un jour, sans aucune salle de cinéma.

source : le matin